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LXXI
SUR L'EMPEREUR JULIEN.

Lecteurs, qui pourroient l’ignorer, que j’en place ici un abregé succint.

Platon admet un Dieu suprême, qui crée au commencement de la formation de l’Univers tous les Êtres immortels qui sont les Dieux, les genies, & les ames des hommes. Ces êtres ne sont pas immortels par leur nature, parceque tout ce qui a eu un commencement doit naturellement avoir une fin ; mais ils jouissent de l’immortalité par la volonté & la puissance du Dieu suprême ; qui étant également sage, prudent & bon, ne sauroit permettre la destruction des Êtres qu’il a créés. Il s’ensuit de ce principe, que tout ce qui émane directement du Dieu suprême, doit jouir necessairement de l’immortalité. Il n’en est pas de même des choses qui sont produites par les autres Dieux : elles sont sujettes à la mort, & à la destruction. Voilà la raison pour laquelle le Dieu suprême fait former par les autres Dieux tous les Êtres sujets à la destruction. Il manque, dit-il, en s’adressant à ces Dieux après les avoir créés, trois genres d’êtres mortels, celui des hommes, (c’est a dire les Corps) celui des bêtes, & celui des plantes. Si quelqu’un de ces différents Etres est créé par moi, il faut qu’il soit absolument & nécessairement immortel. Ces trois genres d’Etres furent donc formés par les Dieux subalternes, ou si l’on veut par les Dieux créés.

Le Dieu suprême donna le gouvernement de chaque païs a un Dieu ou genie tutelaire. Il char-

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