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LXVIII
R E F L E X I O N S

dinal Mazarin. Pour recompense d’avoir donné le Trone au grand Pere, d’avoir servi fidelement le petit fils dans sa minorité contre ses sujets Catholiques rëvoltés, ils furent bannis dans la majorité de ce même petit fils, dans un tems où l’on n’avoit plus rien à craindre d’eux, où ils n’avoient ni Place d’armes, ni grandes charges, & où leur seule occupation étoit d’enrichir l’Etat par le Commerce, qu’ils portèrent ailleurs dans leur éxil, dû aux intrigues des Ecclesiastiques & des Jesuites, qui étaient poussés & animés par la Cour de Rome.

La seconde reflexion roule sur la conduite, qu’on a tenue à l’égard des premiers Jansenistes, car je ne parle pas du juste chatiment qu’on a fait de quelques Fourbes, qui sous le nom de Convulsionaires avoient voulu établir la Secte la plus insensée. J’entends par Jansenistes, les gens qui comme le célébre Arnaud, l’éloquent Pascal, le savant Quênel étaient attachés aux Sentimens de Jansenius Evêque d’Ypres, ou plutôt à ceux de S. Augustin, puisque ce Prelat Flamand n’avoit dit que ce qu’avoit dit ce Pere de l’Eglise. On a banni, on a emprisonné plusieurs personnes qui n’avoient d’autre crime que de croire la Doctrine de S. Augustin, parceque l’Eglise avoit decidé que c’étoit la seule bonne. Pour pallier une conduite aussi singuliere & aussi directement opposée à l’infaillibilité des decisions de l’Eglise, il n’y avoit que la seule ressource de dire, que la doctrine des Jansenistes n’étoit pas celle de