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LXVII
SUR L’EMPEREUR JULIEN.

Qu’il me soit permis de faire deux Reflexions sur les persécutions, qui se font élevées en France, il y a environ cent cinquante ans. Celles qui ont été faites contre les Protestans portent avec elles toutes les marques de l’Iniquité ; & pour peu que l’on ait de bonne foi on ne peut s’empêcher de l’avouer. Il est hors de doute que sans les Protestans la Maison de Bourbon ne seroit point sur le Trone, & que les Catholiques & le Pape y auroient placé les Guises. Voions quelle a été la conduite des Protestans depuis l’époque de l’avénement de Henri IV au Trone. Ils servirent fidelement ce Prince ; Sous Louis XIII, son fils ils deffendirent les Places de sureté qu’on leur avoit données ; ils se crurent en droit d’agir ainsi. La question de savoir s’ils ont été coupables dans leur conduite, se réduit à décider si lors qu’un Roi a donné des Privileges à ses Sujets, & les leur a assurés par les Contrats les plus solennels, il peut annuler sans raison ces Privilèges. Je dis sans raison, parceque les Protestans n’avoient donné aucun Sujet à l’enlèvement, qui leur fut fait, des places de sureté pour lesquelles ils prirent les armes. C’est ce qu’on peut voir demontré évidemment dans les Mémoires du Duc de Rohan. Lors qu’ils les eurent perdues, ils n’entrerent plus dans aucune intrigue d’Etat. Ils furent pendant les guerres civiles de la minorité de Louis XIV, les plus fideles Sujets de ce Prince. Cela est prouvé par un nombre de Lettres de remerciment, écrites à leur Consistoire par le Car-

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