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LV
SUR L'EMPEREUR JULIEN.

l’on n’est plus étonné qu’un Ange apporte au sacre de Clovis la Sainte Ampoule. Tous les raisonnemens des Protestans contre ce miracle sont énervés : ils ne peuvent, sans essuïer le reproche d’inconséquence, eux qui admettent la prédestination encore plus rigidement que S. Augustin, nier que Dieu n’ait pu faire un miracle autentique en faveur d’un très-mauvais Prince, s’il étoit écrit au nombre de ceux dont les pechés deviennent de bonnes actions, qui ne sauroient jamais périr. Qui etiam scripti sunt in libro vitæ : qui nequaquam perire possunt : quibus omnia cooperantur in bonum, etiam ipsa peccata.

Après avoir justifié Julien des deux reproches, que son Historien lui fait, en donnant son portrait ; je vais en examiner un troisieme, qu’il place dans un autre endroit, & qui est celui sur lequel non seulement les Ecrivains Ecclesiastiques, mais même tous les auteurs modernes, ont le plus appuié. Il s’agit du projet qu’avoit cet Empereur de détruire entièrement le Christianisme. Comme on ne peut nier

qu'il

    tetigerit & inter sidera cœi collocaverint nidum suum, quasi sterquilinium in fine perdentur. August.lib.soliloq. Cap.27. Num.4

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