Page:Argens - Julien l’Apostat - Deffense du paganisme par l’empereur Julien.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XLI
SUR L’EMPEREUR JULIEN.

nent que Dieu le fils est né d’une vierge, qu’il a pris un corps, qu’il a vecu parmi les hommes. Le Chinois trouve, qu’il n’est pas moins contraire à l’ordre des choses, et à toutes les notions qu’il a, qu’un Dieu naisse d’une vierge, que de naître du cerveau d’un autre Dieu.

Les Payens prétendent, que Neptune & Apollon, aient abandonné le Ciel, ont vecu inconnus dans la Troade, bâti les murs de Troye, & instruit les hommes. Les Chrêtiens soutiennent que Dieu le fils a habité trente ans en Judée, déguisé. & passant pour le fils d’un charpentier.

Les Dieux des Payens pouvoient être blessés par les hommes ; Diomede blessa Venus, & Ajax blessa Mars. Le Dieu des Chrêtiens est mis en croix, & souffre une mort ignominieuse. Le Chinois demande d’abord comment il se peut faire, qu’un Dieu puisse souffrir. Il trouve une égale absurdité, dans l’opinion des Payens & des Chrêtiens mais le sentiment des derniers, qui disent que Dieu est mort pour eux, lui paroit le comble de l’ignorance. Il demande quelle est la raison pourquoi il est mort ; on lui repond, pour rendre les hommes bons. He, quoi ! dit le Chinois, il n’avoit qu’à dire qu’ils le fussent, & ils l’auroient été, car l’effet subit suit toujours la volonté de l’être suprême.

Les Payens se figuroient que les fleuves, les villes, les montagnes avoient des Nymphes & des

demi


c 5