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XXXVII
SUR L’EMPEREUR JULIEN.

c’est une substance, qui n’a rien de commun avec les élemens, dont nôtre monde est composé, une cinquieme nature semblable à celle qu’Aristote avoit imaginée. »

La diversité des sentimens des Docteurs chrêtiens, & l’absurdité de plusieurs de leurs opinions ne parurent point, tandis que le Christianisme resta dans l’obscurité, & ne fut pour ainsi dire connu que par la persécution qu’il essuia. Lorsqu’il devint la religion dominante, qu’il fut protegé & professé par le Prince, les differents dogmes causerent de la confusion. Les Chrêtiens, qui jusqu’alors n’avoient pensé qu’à combattre les Payens, disputerent entre eux. Il fallut assembler plusieurs Conciles, pour faire un corps de religion uniforme. C’est ce qui fut d’abord executé, dans le premier Concile général à Nicée sous Constantin : mais les décisions de cette nombreuse assemblée eurent bien de la peine à être reçues, et furent rejettées, pendant plusieurs siècles, de la plus grande partie des Chrêtiens, comme établissant des dogmes nouveaux, & qui n’avoient point été reçus jusqu’alors. Il s’agissoit, dans ces dogmes, des choses les plus essentielles, entre autres de la divinité de Jesus-Christ. On sçait que, peu aprés le Concile de Nicée, les Arriens prirent le dessus sur les Orthodoxes.

Ce que je viens de dire des erreurs grossieres, crues par les plus grands Philosophes, & par les plus célebres Docteurs chrêtiens, suffiroít pour justifier la bonne foi de Julien. Mais je vais plus loin, et je

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