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XXXIII
SUR L’EMPEREUR JULIEN.

mies ; ou elles retournent même dans des corps humains, pour faire d’autres corps tempérans et sages. Xenophon fait tenir à Socrate le même discours que Platon ; ainsi nous avons les deux plus illustres disciples de ce grand homme, qui ont pris soin de nous rapporter exactement tout ce qu’il avoit dit à ce sujet dans ses derniers momens.

Les Stoïciens croioient des dogmes aussi ridicules que les Pythagoriciens. Ciceron se moque de leur Dieu rond. Pourquoi rond ? dit-il,[1] parceque la figure ronde, suivant Platon, est la plus belle de toutes. Mais je trouve, moi, plus de beauté dans le cylindre, dans le cone, dans la pyramide. Et ce Dieu rond à quoi l’occupés-vous ? à se mouvoir d’une si grande vitesse, que l’imagination même ne sauroit y atteindre. Or je ne vois pas, qu’étant agité de la sorte, il puisse être heureux, & avoir l’esprit tranquille. Si l’on nous


fesoit

    idem rursus genus humanum modestosque ex illis homines fieri consentaneum est. Plat. id. ib. art. 46.

  1. Nunc vero admirabor eorum tarditatem, qui animantem, immortalem, & eundem beatum & rotundum esse velint, quod ea forma ullam negat esse pulchriorem Plato. At mihi vel cylindri, vel quadrati, vel coni, vel pyramidis videtur esse formosior. Quæ vero tribuitur vita isti rotundo Deo ? nempe ut ea celeritate contorqueatur, cui par nulla ne cogitari quidem possit. in qua non video, ubinam meus constans, & vita beata possit insistere : quodque in nostro corpore si minima ex parte significetur, molestum sit ; cur hoc idem non habeatur molestum in Deo ? « Cicero de nat. Deor. » Lib. I. Cap. X.
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