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presque tous les Auteurs ecclésiastiques, entre autres S. Grégoire & S. Cyrille, qui aux bonnes raisons, dont ils se servoient pour détruire les faux raisonnements de Julien, mêloient des injures, dont les deffenseurs de la verité ne doivent jamais se servir.[1] Ils ont, pour favoriser la bonne cause, calomnié cruellement ce Prince, ils ont confondu l’Empereur juste, sage, clément, généreux, rempli de valeur[2], avec le Philosophe & le Theo-

logien

    dici profecto potest ; qui sic ornare Julianum laudibus est ausus, ut non solum supra meritum esserret, sed eam laudationem cum sanctorum Patrum vituperutione ac Christiani nominis injuria conjungeret. id. ib.

  1. La Mothe le Vayer, de la Vertu des Payens. art. Julien.
  2. Entre les choses qui nous font reconnaître le plus clairement, qu’il ne se peut faire que Julien n’eût de grandes vertus, l’honneur que lui rendit son successeur Jovien n’est pas des moindres. Ce Prince étoit si chrêtien, qu’il s’offrit à perdre sa ceinture militaire longtems devant que d’être Empereur, & se présenta pour être dégradé, plutôt que de sacrifier selon l’ordonnance de Julien. Et lorsqu’il fut élu en sa place, il étoit résolu de renoncer à l’Empire à cause de la religion, dont il faisoit