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bruit d’une salve de 21 coups de canon, répétée par l’Eylau, vaisseau-amiral, et par le Jean-Bart, vaisseau en second, laquelle fut tirée en l’honneur de l’ordonnance du Roi de France que portait M. de Mackau, dans un fourreau de velours cramoisi. Le canot où il se trouvait marchait entre ceux des amiraux Jurien et Grivel, et ils étaient suivis de beaucoup d’autres qui portaient tous les commandans des navires de la flotte et les officiers qu’ils avaient désignés. À leur arrivée sur le quai, sur l’ordre donné par le général Thomas Jean, commandant de la place, le cortège se mit en marche, précédé des grenadiers de la garde nationale, de la musique militaire, des autorités civiles et des officiers du port et des garde-côtes, des officiers de la marine française ; venaient ensuite M. de Mackau et les amiraux, que les généraux haïtiens environnaient : les chasseurs de la garde nationale fermaient ce cortége, que le peuple suivait des deux côtés, comme en toutes circonstances de même nature.

Le Sénat était en séance publique dans son palais, où se trouvaient réunis beaucoup de citoyens et de fonctionnaires civils assistant comme eux, et les commerçans étrangers, surtout les Français présens à la capitale. Au moment où le cortége allait arriver, un des secrétaires du Sénat donna lecture du message du Président d’Haïti, en date du 10 ; puis le cortége fut introduit. M. de Mackau et les deux amiraux occupèrent des siéges préparés pour eux, en face du sénateur Gayot, président du Sénat ; les généraux haïtiens et les officiers de la marine française se placèrent en arrière. Alors, M. de Mackau, s’étant levé, adressa au Sénat le discours suivant :


xxx« Messieurs du Sénat,

» Le Roi m’a ordonné de venir vers vous et de vous offrir