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au Sénat le message suivant, écrit par lui-même, à cause de l’objet qu’il avait en vue, et qui devait rester secret enre lui et le Sénat :


xxx« Citoyens sénateurs,

Le salut du peuple est la loi suprême. Tel est le principe éternel qui a dirigé le très-illustre fondateur de la République, ainsi que les honorables législateurs qui ont concouru à la confection de l’acte constitutionnel qui nous régit. Puisse cette maxime sacrée être à jamais la boussole des mandataires de la nation !

Pénétré du sentiment de mes devoirs, mon existence est consacrée au bien de ma patrie ; je me bornerai ici à émettre simplement mon vœu. Heureux, si la prospérité nationale, garantie par la force et l’harmonie de nos institutions, préserve éternellement les futures générations des calamités dont nous avons fort heureusement triomphé !

Notre constitution a déjà subi une révision ; mais l’expérience de tous les temps a souvent prouvé l’imperfection des ouvrages de l’homme ; ainsi, nous ne devons pas être découragés, si la nécessité d’y faire de nouvelles modifications se faisait encore sentir. Cependant, comme à l’arche sainte, il semble qu’on ne doit toucher qu’avec prudence et sagesse à cet acte fondamental ; les bases en sont immuables. Mais si, dans l’intérêt national, on croit pouvoir en mieux coordonner et perfectionner les parties, il est du devoir du Sénat d’obéir à sa propre conscience, tout en se conformant à la volonté même (titre XII) dudit pacte social.

Je ne préjuge rien de ce que l’on doit faire à cet égard, parce que ma règle de conduite est de me rallier toujours à l’avis le plus sage, par conséquent à ce que la raison pres-