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cadron Belzunce, ancien aide de camp de Christophe, qui y était arrivé du Cap-Haïtien pour la décider, fut arrêté par ordre du général Marc qui l’envoya au Port-au-Prince, en le dénonçant comme complice de Paulin et des autres conspirateurs. Quand le général Bonnet arriva à Saint-Marc, son lieutenant avait donc maîtrisé la situation. Il s’empressa de nommer Guillaume colonel du 8e, que ce brave officier avait maintenu dans la fidélité au gouvernement, et le Président d’Haïti confirma cette judicieuse promotion. Bonnet prit d’ailleurs toutes les mesures militaires et politiques qui pouvaient rétablir l’ordre matériel et moral dans Saint-Marc, et dans la plaine de l’Artibonite qui était encore agitée.

En effet, à la Petite-Rivière, le général Victor Toby, secondant son frère Paulin, avait remué les populations de cette commune, d’accord avec le général Bazin, qui avait voulu produire le même résultat dans celle des Verrettes ; mais leurs manœuvres échouèrent par la vigilance du vieux général Cottereaux. Et aussitôt, par ordre du Président, le général Benjamin Noël arriva sur les lieux avec le 10e régiment de Mirebalais : il y fit exécuter sommairement Bazin, qui tenta d’embaucher ce corps ; et en arrêtant Victor Toby, il l’envoya sous escorte à Saint-Marc où cet accusé fut jugé, condamné à mort et exécuté.

Aux Gonaïves, les conspirateurs avaient réussi dans leurs desseins. Les généraux Joseph Jérôme et Dessous, secondés du colonel Cazimir Noël, du chef de bataillon Jean-Charles Diane, et du capitaine Pierre-Louis Douzième, pervertirent l’esprit du 25e régiment de cette ville et des populations circonvoisines jusqu’à Terre-Neuve, où commandait le colonel Ignace, en leur promettant le pillage des Gonaïves. Aucune troupe de l’Ouest ou du Sud ne se