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le résultat qu’il était juste d’espérer, les démarches nécessaires auprès des autres gouvernemens, pour établir entre eux et Haïti des rapports officiels et honorables, tels que la raison et l’usage le prescrivent entre États civilisés. Nous sommes fondés à dire que les Haïtiens, dans leurs relations avec les étrangers qui fréquentent nos ports, ont toujours tenu une conduite digne d’un peuple libre. Le gouvernement, de son côté, peut défier la mauvaise foi, même la plus audacieuse, de pouvoir articuler une seule preuve contre la loyauté de ses principes et la pureté d’intention de tous ses actes. Comment, après ces faits, concilier l’étrange procédé de ces puissances envers la République ? Cette injustice, je l’ai déjà dit, n’a d’autre fondement qu’un absurde préjugé. Nous en sommes tous convaincus ; prenons en conséquence d’activés précautions pour l’avenir. »

Puis, le Président parla de l’état florissant de l’agriculture et des finances du pays, des progrès de l’instruction publique qui donnaient les plus grandes espérances, en faveur de la jeunesse, et il convia les législateurs à s’unir étroitement avec le pouvoir exécutif pour l’avantage de la nation[1].

Précédemment, il avait adressé à tous les généraux, commandans d’arrondissement ou occupant d’autres fonctions, une circulaire exposant les questions à résoudre entre Haïti et la France, en leur demandant leur avis sur la proposition que Pétion avait faite de payer une indemnité à cette puissance, pour parvenir, par cette transaction, à ob-

  1. En se réunissant dans sa première séance préparatoire, la Chambre des communes forma son bureau pour l’ouverture de la session. Hérard Dumesle fut nommé président pour un mois, et le troisième mois de la session il fut encore appelé à cette charge. Son discours en réponse à celui du Président d’Haïti exprima les mêmes sentimens de patriotisme, et de plus, un éloge à la mémoire de Pétion, eu louant également la conduite de Boyer. Ce fut dans cette année qu’il publia son Voyage dans le Nord, etc. d’Haïti, etc.