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entre les citoyens, seul gage de la conservation de la liberté et de l’indépendance nationale, dans la situation où se trouvait la République à l’égard des autres puissances du monde ; et ils engagèrent les propriétaires à bien cultiver leurs terres, pour développer la prospérité de l’agriculture et du commerce. Ils n’oublièrent pas non plus de décerner les plus grands éloges au Président d’Haïti, pour son infatigable activité, pour les soins qu’il donnait à toutes les branches de l’administration, et son désir de rendre la patrie heureuse.

L’adresse du Sénat fit allusion à une tournée que le chef de l’État avait faite, au commencement de l’année, dans les arrondissemens de Jacmel, de l’Artibonite et du Nord ; et, après l’avoir qualifié de « grand homme, dont la sagesse, » la prévoyance et l’activité faisaient tourner les événemens extraordinaires qui se passèrent à Haïti, au bonheur de la République, » le même jour, 14 juillet, le Sénat rendit un décret par lequel il lui accorda, à titre de don national, deux habitations sucreries à son choix : ce décret lui fut adressé par un message. Mais cette donation ne reçut pas l’approbation de Boyer, d’après le message suivant qu’il écrivit de sa propre main au Sénat, en réponse au sien, et qui resta dans les archives secrètes de ce corps, à l’insu du public :


xxx« Au Sénat.

J’ai reçu, citoyens sénateurs, avec votre message du 15 courant, l’acte qui y était joint, par lequel le Sénat exprime, dans les termes les plus satisfaisans, ses sentimens sur les services du Président d’Haïti.

S’il peut exister de satisfaction pour le citoyen appelé ici, dans les temps difficiles où nous vivons, à la première