Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 9.djvu/236

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

centimes, nouvelle monnaie adoptée depuis longtemps ; et la mesure de poids ou quantité, pour toutes les denrées, fut fixée par quintal ou cent livres pesant. Toute contravention à ces dispositions dut entraîner aussi la confiscation des denrées au profit de l’État.

Ces deux lois avaient un but d’utilité publique qu’on ne saurait contester. Quant à la répression des fraudes commises par les producteurs de la campagne, de même qu’en ce qui concerne la mauvaise préparation des denrées d’exportation, il est fâcheux de dire que l’incurie de bien des fonctionnaires a presque toujours empêché que ces dispositions n’eussent leur exécution ; et cependant n’importait-il pas, dans l’intérêt même de ces producteurs, qu’elles eussent tout leur effet ? Tant que les denrées du pays ne seront pas bien soignées, bien préparées, leur prix vénal sera toujours inférieur à celui des denrées similaires des autres provenances, sur les marchés étrangers et par conséquent sur ceux d’Haïti. Le gouvernement lui-même n’a peut-être pas assez veillé à assurer l’exécution de la législation, des règlemens et des ordres qu’il avait édictés à ce sujet. Il eût fallu aussi qu’il se préoccupât de faciliter l’introduction, dans le pays, de toutes les machines, de tous les procédés propres à la bonne préparation de nos denrées ; et d’autant plus, que la subdivision des propriétés des anciens colons ayant créé une foule nombreuse de petits propriétaires illettrés, routiniers d’anciens procédés, il est absolument convenable de leur indiquer ce qui peut leur être le plus avantageux pour l’exploitation des terres qu’ils possèdent.

D’un autre côté, il eût été à désirer qu’Haïti se décidât à adopter, pour sa monnaie effective, pour ses différentes mesures, le système métrique inventé en France et fondé