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Le président de la Chambre (Hyppolite), après avoir donné connaissance d’une lettre à lui adressée par le citoyen F. Darfour, lui annonçant que sous le même pli il trouvera une pétition par lui adressée à la Chambre, la question a été mise aux voix sur l’ouverture de ce paquet. Un membre a demandé et a observé que cette pétition devait être décachetée et lue en séance publique, car Darfour aura sans doute fait part de sa pétition à des citoyens de la ville avec d’autres observations pour appuyer son idée. Un autre membre a pris la parole et demandé à la Chambre que le paquet contenant la pétition de Darfour lui soit renvoyé sans en prendre connaissance, tant par la fausse application de l’article de la constitution invoqué par sa lettre au président, que parce que la Chambre n’était pas habile à recevoir des pétitions des particuliers. La discussion suivie et venant à la délibération, la majorité relative a été, et pour l’admission et pour la lecture de ladite pétition en séance publique. »

Ce jour-là, les citoyens étaient nombreux dans la salle où le public était admis ; on semblait prévenu de l’envoi de cette pétition, et l’on venait sans doute pour en entendre la lecture. Le Bulletin des lois continue :

« Étant au lieu des séances publiques, la lecture de la pétition a été commencée, et le contenu a bientôt jeté l’horreur et l’indignation parmi les membres. Un d’eux demande que la lecture soit suspendue, mais un autre contrarie cette opinion ; et lecture finie, la discussion s’est ouverte sur l’usage que la Chambre devait faire de cette pièce. Plusieurs membres ont fait diverses observations et témoigné leur outrance contre l’auteur. La discussion fermée et la question mise aux voix par le président, la Chambre a arrêté que, conformément à l’art. 163 de la