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furent très-rapprochés de ces événemens et qui y contribuèrent.

Le 10 mai, à peine de retour à la capitale, le Président rendit un arrêté qui ouvrit le port de Saint-Marc au commerce étranger, en affranchissant de tous droits à l’importation, durant une année, les matériaux de construction propres à la réparation des maisons de cette ville. Lorsqu’il y passa, il avait fait la promesse de cette mesure au général Bonnet et aux habitans qui la sollicitèrent, dans le but de relever Saint-Marc et de provoquer plus d’activité dans la production du coton que fournit la plaine dé l’Artibonite.

Un mois après, le Président adressa à tous les commandans d’arrondissement, une circulaire pour leur rappeler et à tous les fonctionnaires publics de leurs commandemens, que la loi s’opposait à ce que les étrangers eussent la faculté de tranquer ailleurs que dans les ports ouverts, et qu’ils devaient interdire toute pratique à cet égard, pour protéger l’industrie des nationaux. On ne peut reprocher à Boyer aucune négligence à ce sujet, car sa sollicitude pour le commerce haïtien le porta souvent, à de semblables actes, afin de réveiller celle des fonctionnaires.

Quelques jours ensuite, le 13 juin, il adressa une proclamation « aux habitans de la partie de l’Est, » qui fut imprimée dans les langues française et espagnole, afin de leur recommander de se livrer avec ardeur à la culture des terres si fertiles de cette portion de la République, si bien arrosées par de nombreuses rivières. Il leur rappela le langage paternel qu’il leur avait tenu dans le cours de son voyage récent ; entrepris sur leur appel spontané pour effectuer le vœu de la constitution, compléter l’indépendance nationale par là réunion de tout le territoire d’Haïti