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l’Artibonite et du Nord, à leur réunion à la République, n’avaient nécessité d’autre changement que celui de l’uniforme qui, parmi elles, était distinct dans chaque régiment, les insignes étant les mêmes pour les divers grades, il n’en était pas de même dans la partie de l’Est où les officiers et le peu de troupes composant l’état militaire portaient le costume et les insignes de l’armée espagnole. En ordonnant la formation de deux régimens d’infanterie et de quelques compagnies d’artillerie à Santo-Domingo, le 16 février, le Président émit un arrêté pour déterminer les décorations ou insignes militaires de tous grades, depuis le caporal jusqu’au général de division, pour toute l’armée de la République. Trois jours après, un ordre du jour prescrivit une revue de solde dans tous les départemens.

Une autre mesure plus importante appela l’attention du chef de l’État : celle qui consistait à faire concourir les citoyens des nouveaux départemens réunis sous sa constitution, à la représentation nationale dans la Chambre des représentans des communes. En l’absence de toutes dispositions antérieures, il dut prendre en considération, et l’état de la population et la situation actuelle des villes et bourgs qui pouvaient être classés comme communes. Il y en eut quatorze de désignés dans un arrêté publié le 27 février : Santo-Domingo, Saint-Yague, Higuey, Seybo, Samana, Cotuy, La Véga, Puerto-Plate, Bani, Azua, Neyba, Las Matas, Saint-Jean et Monte-Christ. Les deux premières villes durent nommer deux représentans chacune, comme chefs-lieux des départemens du Sud-Est (Ozama) et du Nord-Est (Cibao), et les autres un, seul représentant ; en outre, un suppléant pour chacun. Ces deux départemens nommèrent donc seize représentans et 16 suppléans, dans les élections qui eurent lieu du 1er au 10 mars, au terme de l’arrêt présidentiel.