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acte et par lesquels nous nous sommes engagés à ne former jamais aucune entreprise tendant à troubler la paix de nos voisins. — Peuple agriculteur et guerrier, les Haïtiens ne s’occuperont que des intérêts de leur patrie, ils ne se serviront de leurs armes que pour défendre leur indépendance national si on était assez injuste pour l’attaquer ; toujours généreux, toujours hospitaliers, ils continueront d’agir avec loyauté envers ceux des étrangers qui, habitant parmi eux, respecteront les lois du pays. — Ma destinée était sans doute d’être l’instrument dont la divinité devait se servir pour faire triompher notre cause sacrée c’est à sa protection que je rapporte les succès qui ont accompagné mon administration, depuis que les rênes de l’État ont été placées dans mes mains. J’ai constamment fait tout ce qui a dépendu de moi pour m’en rendre digne ; toute ma vie sera consacrée dé même à remplir religieusement les obligations que m’imposent la gloire et la prospérité d’Haïti. J’ai le droit de compter sur le concours de tous mes concitoyens, et j’y compterai pour élever la nation au rang qu’elle doit occuper dans le monde civilisé. »

Ces modestes et patriotiques paroles venaient ensuite d’un appel au souvenir des compagnons de « l’immortel Pétion, » pour tout ce qu’ils avaient déjà fait. « Voyez sans orgueil, leur disait Boyer, le triomphe de vos efforts et de votre persévérance ; vous fûtes toujours dociles à la voix de votre chef et prêts à tout sacrifier à la patrie : continuez à vous montrer dignes de ce que vous avez été.

Une question politique de haute importance surgissait de la publication de la constitution de la République dans cette partie de l’Est. Ce pacte fondamental repoussait du sein de