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connaître qu’il entendait bien assurer aux nationaux, pour leur industrie, les privilèges inhérens à leurs qualités civiques ; et à l’égard de l’agriculture, on va voir qu’il s’en préoccupa aussi, selon sa manière d’apprécier les choses.

Le 18 avril, sept jours après sa lettre au grand juge, il signa ses instructions aux commandans d’arrondissement et de place, qui furent publiées.

En mettant sous les yeux des premiers, les considérations qui font de chacun d’eux, l’agent principal du chef du gouvernement dans l’étendue de leurs commandemens, le chef politique et administratif de chaque arrondissement, il leur recommanda de porter leur attention et leur surveillance sur toutes les parties du service public, afin de maintenir la tranquillité et l’union entre les citoyens pour garantir tous leurs droits ; de veiller à ce que la contrebande ne se fit point sur les côtes, ce qui, par l’introduction frauduleuse des marchandises étrangères, devait nuire autant au commerce national qu’au fisc ; d’interdire dans les campagnes destinées à la culture des terres, l’exercice de faits de commerce, parce qu’il y avait dans les villes et bourgs des citoyens patentés pour cela. Voilà pour cette industrie. — Quant à l’agriculture, il prescrivit à ces officiers supérieurs, de telles règles de conduite à exiger des habitans et des cultivateurs, que ces instructions devenaient une sorte de code rural à appliquer pour sa prospérité. L’oisiveté, le vagabondage, les associations superstitieuses du Vaudoux, etc., qui en sont toujours l’inévitable conséquence et qui sont contraires au culte religieux, furent indiqués pour être supprimés ou réprimés.

Ainsi, l’industrie agricole, comme le commerce,