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Le 1er avril, le Sénat se réunit et reçut le serment constitutionnel du nouveau Président d’Haïti. À cette occasion, le sénateur Panayoty lui adressa un long discours pour lui rappeler les devoirs qui lui étaient imposés, en lui disant que le choix du Sénat reposait surtout sur la confiance et l’estime que Pétion lui avait toujours montrées, et sur ses qualités personnelles. « Les principes d’Alexandre Pétion seront les vôtres. Vous vous êtes, pour ainsi dire, nourri dans le secret de sa pensée… Il s’agit de faite le bien, de continuer ce qu’il a commencé, de rendre le peuple heureux, de défendre la République, de maintenir la gloire de nos armes, de faire fleurir toutes nos institutions, de faire respecter et exécuter les lois. C’est de leur exacte observation que vous retirerez l’avantage le plus précieux de vos travaux, et que le gouvernement recevra toute sa force … » Telle fut la substance de ce discours.

Celui du président élu fut plus concis. « Secondé, dit-il, par les généraux, mes camarades d’armes, et fortifié de la confiance de mes concitoyens, la République peut compter sur mon zèle, citoyens sénateurs. Tous les actes émanés de notre auguste bienfaiteur seront religieusement respectés. Je marcherai sur ses traces. Je donnerai surtout l’exemple de l’économie. Toutes les parties de l’administration seront surveillées. Les services de l’armée seront appréciés. Tous mes efforts, enfin, auront pour but le salut de l’État… »

Après cette cérémonie au Sénat, l’élection du Prési-

    j’ai fait une complète expérience des hommes, et je ne désirerai jamais d’être chef de l’État. Boyer a d’ailleurs de la capacité et de belles qualités pour l’être : notre devoir consistera à le seconder, pour le bonheur de notre pays.

    Plus tard, on saura que Borgella fut fidèle à ce sentiment.