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et de leur Roi : ce qui était inconvenant, puisqu’il terminait par déclarer qu’il pourrait traiter avec eux. À ce sujet, il s’exprima ainsi :


« Nous ne traiterons avec le gouvernement français que sur le même pied, de puissance à puissance, de souverain à souverain. Aucune négociation ne sera entamée par nous avec cette puissance, qui n’aurait pour base préalable l’indépendance du Royaume d’Haïti, tant en matière de gouvernement que de commerce ; et aucun traité définitif ne sera conclu par nous avec ce gouvernement, sans que préalablement, nous ayons obtenu les bons offices et la médiation d’une grande puissance maritime (la Grande-Bretagne), qui nous garantirait que la foi du traité ne serait pas violée par le cabinet français… Le pavillon français ne sera admis dans aucun des ports du Royaume, ni aucun individu de cette nation, jusqu’à ce que l’indépendance d’Haïti soit définitivement reconnue par le gouvernement français… »

À la suite de cette Déclaration royale, Christophe fît insérer les lettres écrites de la Jamaïque par D. Lavaysse, à lui et à Pétion, les lettres de créance et les instructions données par Malouet aux trois agents de 1814, les interrogatoires subis au Cap par Franco de Médina, etc., comme pièces justificatives de sa méfiance envers le gouvernement français, pour traiter avec lui autrement

    la place d’armes de la citadelle Henry, une colonne « a la Liberté et a l’Indépendance, en bronze, et que l’acte du 1er janvier 1804 y serait gravé avec les noms des signataires de cet acte, — à l’exception de ceux des traitres.  » Le grand conseil d’État devait faire un rapport où ces derniers seraient désignés. Pétion eût été le premier parmi eux. Mais ce projet de colonne n’exista que sur le papier. — À la fin de ce volume, on saura ce qui fut mis sur la place de la citadelle, au lieu de la colonne.