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dans l’armée. On y remarque un article qui autorisait le Président d’Haïti à pourvoir, provisoirement, à toute vacance par choix durant tout ajournement du sénat.

Le 5, une autre loi parut pour réprimer les vols de café qui se commettaient sur les habitations des campagnes, en l’absence des propriétaires ou fermiers. Ce fut le malheur de l’agriculture, que la presque impossibilité du séjour des uns et des autres sur ces propriétés rurales : la population des campagnes fut livrée à elle-même, sans direction morale.

Au moment où d’importans événemens surgissaient dans le Nord, contre la domination affreuse de Christophe, le 19 mai, « le sénat, justement effrayé des dilapidations qui se renouvellent chaque jour dans les finances de la République, et occupé du soin d’en arrêter le cours, afin de pourvoir aux dépenses que nécessite la guerre actuelle, » rendit un arrêté en forme de message au Président d’Haïti, pour l’inviter à donner des ordres au secrétaire d’État Bruno Blanchet, afin qu’il fournît au sénat, le 25 juin suivant : — le cadastre des habitations rurales affermées, avec mention de la quantité de café due par les fermiers et celle existante dans les magasins de l’État ; — le cadastre des propriétés urbaines également affermées et le fermage dû ; — l’état des guildives avec les mêmes indications ; — un aperçu du produit des warfs et bacs ; — un état sur la situation des caisses publiques, un aperçu du produit des douanes, etc. ; — un état des dettes de l’État ; — un tableau des patentés ; — la force effective de l’armée, le nombre d’officiers et leurs grades, la quantité de poudre, de plomb et autres objets de guerre. Enfin, le Président d’Haïti fut invité aussi d’ordonner que les gens sans aveu qui obstruaient le Port-au-Prince, eus-