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tres troupes, ce beau corps paraissant plus utile dans la place ; il s’y tenait toujours prêt, comme une colonne mobile, à se porter sur tout point de la ligne où l’ennemi tenterait un assaut. Alors, le président jugea nécessaire de partager le commandement de la ligne extérieure entre deux généraux. Le général Frédéric resta dans la partie supérieure, et le général Marion alla se placer à Bussy, où se trouvaient l’obusier et les deux canons : chacun avait divers postes sous ses ordres, qui se reliaient et s’appuyaient.

Au commencement du mois de mai, la troupe du général Guerrier ayant été renforcée, il se porta résolument contre le poste le plus élevé de la montagne, et l’enleva après une vigoureuse résistance. Cette affaire commença au jour et attira l’attention générale. Aussitôt, descendant contre l’autre poste, Guerrier réussit encore à l’enlever, malgré les efforts de nos soldats. Dominant toujours chacun des autres qu’il attaqua successivement, avec des masses qu’il lançait contre eux, il les prit et arriva enfin à celui de Bussy où était le général Marion. Là, il y eut une résistance que bien des militaires, spectateurs passifs de ces combats, jugèrent insuffisante à raison de l’importance de cette position. Guerrier enchâssa Marion, qui descendit à un autre poste plus bas, commandé par le colonel Néret et occupé par la 11e. Le brave général ennemi fit de suite tourner les canons et l’obusier contre ce poste, qu’il cribla de projectiles en attendant qu’il le fît attaquer par son infanterie.

Durant ces combats, Pétion avait sa longue-vue à la main, observant l’attaque et la résistance, et espérant que le général Marion eût pu repousser l’ennemi. Mais, en voyant enlever le poste de Bussy, il se décida à rem-