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avec l’entraînement qui se propageait dans ce département, pour le retour à l’autorité du Président d’Haïti, il n’y avait plus lieu à exécuter une promesse évidemment faite pour décider le conseil départemental à se dissoudre : les événemens étaient accomplis, et la garantie de la sécurité pour tous, devait résulter de la parole d’un chef qui ne manqua jamais à la sienne, et de l’ordre du jour que Borgella réclama de lui.

Sa lettre parvint à Pétion, le 17, au Petit-Goave. Le président accueillit Solages avec la bienveillance la plus marquée, et lui dit que la conduite de son général était celle du meilleur citoyen de la République ; qu’il n’en était pas étonné, parce qu’il avait toujours apprécié son noble caractère, même quand ils étaient tous deux jeunes officiers. Le 18, il publia l’ordre du jour réclamé par Borgella, en disant aux troupes : « Soldats, Dieu a couronné nos efforts. Nos frères nous attendent et nous appellent dans le Sud ; nous y entrons comme pacificateurs : c’est assez vous dire ! Ordre, obéissance, respect des propriétés, oubli du passé : voilà le mot d’ordre de l’armée. Il est expressément ordonné de ne rien dire sur qui que ce soit, sous peine de punition exemplaire ; et de reconnaître dans la propriété de tous, ce que l’on doit à ses amis et à ses frères »

Arrivé sur l’habitation Olivier, il adressa un message au sénat pour l’informer de la soumission du Sud, par la lettre qu’il venait de recevoir du général Borgella, tant en son nom qu’en celui des généraux qui se trouvait à Aquin avec lui, et de la part des généraux Wagnac et B. Leblanc.

« Je vais me rendre à la capitale du Sud, dit-il, afin de raffermir les esprits et de cimenter l’union la plus