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jognaient de déclarer : — « que les deux départemens seront indépendant l’un de l’autre et se constitueront comme ils le jugeront convenable ; que le président Pétion sera reconnu par le département du Sud, pour le Président du département de l’Ouest, et le département de l’Ouest reconnaîtra le général Borgella, pour Général en chef et Président du département du Sud. Il y aura entre les deux départemens, une alliance offensive et défensive, etc.[1] »

De son côté, le Président d’Haïti nomma les citoyens Manigat, ex-sénateur ; Lamothe, doyen du tribunal d’appel de l’Ouest ; A. D. Sabourin, colonel, et son aide de camp, et Balthazar Inginac, son secrétaire particulier, auxquels il donna des pouvoirs et ses instructions. D’après leurs propositions, en réponse à celles du Sud, ces instructions portaient : — « que les deux départemens sont et ne peuvent faire que le même pays indivisible, et former la République d’Haïti dont le Président d’Haïti est le chef, aux termes de la loi constitutionnelle de l’Etat. Ce premier point, une fois admis, le Président d’Haïti, désirant sincèrement le retour de l’union et de la concorde, admettra, par l’entremise de ses députés, tous les moyens conciliatoires qui peuvent offrir de la satisfaction et de la sécurité aux citoyens du Sud, étant dans la ferme intention de procurer à ses concitoyens la plus grande somme de bonheur possible. »

On conçoit sans peine, qu’une seule séance suffit aux commissaires… pour ne pas s’entendre ; et après s’être donné, le 21 décembre, d’abord l’accolade fraternelle, puis avoir déjeûné ensemble, ils se séparèrent les uns des autres.

  1. C’était absolument le fédéralisme que voulait le conseil du Sud : espèce de rêve qu’ont eu bien d’autres hommes après ceux-là, en appréciant fort mal les besoins du pays.