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il s’est trompé dans les reproches qu’il m’a adressés, et je continue à le considérer comme un homme de bien, un bon patriote : il ne sera pas remplacé. » Force fut aussi au spéculateur d’emplois de se retirer confus, et nous n’ajoutons aucune réflexion sur sa démarche, ni sur la réponse de Pétion.

Le premier acte législatif que fit le sénat, fut une loi rendue d’après la réclamation des commerçans étrangers, contre la loi du 23 avril 1807 et l’arrêté du Président d’Haïti du 30 décembre 1809, sur le commerce, qui limitaient la vente des cargaisons par de grosses quantités de marchandises. Appuyée par le président, cette réclamation porta le sénat à fixer d’une manière plus équitable, la quantité de ces marchandises que tous commerçans, étrangers ou nationaux, pouvaient débiter dans leur négoce : ce fut l’objet de la loi du 10 avril.


Dans le Sud, Rigaud faisait encore attendre son organisation financière et judiciaire, et il laissait ces deux branches du service public, sous l’empire des lois que le Sénat de la République avait rendues ; il n’y eut même pas aucune autre organisation décrétée durant toute la scission. Mais il s’occupa, après l’entrevue du 2 décembre, à décerner au commencement de 1811, des grades militaires à ceux qui lui parurent les mériter : il éleva les généraux Vaval et Francisque au grade divisionnaire. Wagnac, Lys et B. Leblanc restèrent généraux de brigade. Le colonel Faubert fut promu à ce grade ; et au mois de mars, Borgella y fut également nommé, pour être employé à Aquin sous les ordres de Vaval : il revenait alors de Jérémie avec la 15e demi-brigade, devenue le 2e régiment du Sud[1]

  1. Borgella ayant habité Jérémie pendant quatre années, la population entière de cette