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ne le quittèrent pas un seul instant, jusqu’à Aquin. Nous ignorons quelle fut la réponse positive de Rigaud ; mais il n’a pu qu’envoyer les actes publiés aux Cayes, pour notifier au Président d’Haïti la séparation du Sud de l’Ouest, le régime départemental établi[1].

En même temps que Joseph Legardeur, les aides de camp Ulysse et Hogu partirent pour s’aboucher avec le général B. Leblanc, à l’Anse-à-Veau, et le général Francisque, à Jérémie : ces deux généraux étaient encore soumis à l’autorité du chef de l’État. Afin de la soutenir efficacement, Pétion fit partir 1500 hommes de troupes sous les ordres du général Delva, secondé du général Gédéon. Delva se porta au Pont-de-Miragoane, et de là jusqu’à l’habitation Trémé ou Dufrétey, à 3 lieues d’Àquin, comptant sur la fidélité de B. Leblanc et de l’arrondissement de Nippes.

Rigaud avait dû présumer que le président tenterait de maintenir son autorité par les armes ; dans cette prévision, il avait réuni aussi les troupes à sa portée, en en rappelant même de la Grande-Anse. Le 25 novembre, il était à Aquin avec elles et des gardes nationales, et alors la 16e avait abandonné le général B. Leblanc.

En faisant marcher Delva, le président l’avait fait précéder d’une députation composée du sénateur Fresnel et des citoyens Dupré, J.-F. Lespinasse, P. Michel, Michaux et Arrault, envoyés auprès de Rigaud. Le 25, cette députation le joignit à Aquin où se trouvaient aussi les généraux Vaval et Wagnac, et les adjudans-généraux Véret, Gilles Bénech et Beauregard. Là, un procès-verbal fut rédigé pour constater ce qui fut dit de part et d’autre.

  1. Bennet nous apprend cela, dans sa lettre du 1er janvier 1811.