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Mes meilleurs officiers sont hors de combat. Je vous informe que j’ai élevé au rang d’adjudant-général, les colonels Eveillard et Toussaint Paul : je pense que vous m’approuverez.[1] »

Le 23 juin, il répondit à une lettre de Pétion, datée du 15. « J’ai toujours pensé, président, que vous aviez la vue fixée sur ce point important de la République, que je défendrai toujours avec cette même ardeur qui m’anime sans cesse pour la défense de mon pays. » Il ajouta que, les batteries ennemies écrasant le fort Georges et ne faisant du Môle qu’une ville réduite en affreux décombres, Panayoty lui avait donné 350 marins pour aider les troupes assiégées à enlever à l’ennemi le Morne-à-Cabrits. « Le 18 du courant, à une heure de l’après midi, nos soldats, guidés par le désespoir et la vengeance dans le cœur, se sont emparés de ce poste important. La garnison qui le défendait prit la fuite et se jeta dans la batterie n° 13. Nos braves donnèrent trois assauts à cette dernière ; mais n’ayant pu l’emporter, je l’ai cernée : j’ignore si je pourrai m’en rendre maître. Cette tentative m’a coûté quelques morts et rempli mes hôpitaux de blessés. Malgré le succès que je viens d’avoir sur l’ennemi, je me trouve d’autant plus embarrassé, que je me verrai forcé d’abandonner ce poste (le Morne-à-Cabrits), si je ne reçois pas du renfort[2]. Cette conquête m’a obligé de diminuer mes autres postes ; et le 21 au matin, le poste de la Vigie, au sud du fort Vallière, a été pris ; un fifre et un tambour y ont été sur-

    drame qu’il fit de la Mort de Lamarre, qu’en sa qualité d’acteur il représenta ensuite sur le théâtre du Port-au-Prince en janvier 1815. Sa visite au Môle est une belle page qu’il écrivit lui-même et qui honore sa mémoire.

  1. Ces promotions furent confirmées par le président.
  2. Cette position fut en effet abandonnée, et l’ennemi la réoccupa