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garde aux généraux ; il fut réduit à 15 pour les généraux de division, et à 10 pour ceux de brigade, tandis qu’auparavant ils avaient une compagnie entière, et presque toujours des grenadiers, soldats d’élite dans les corps de troupes.

Cette crise étant terminée, Pétion manda le général Lys au Port-au-Prince, où il reprit le commandement de l’arrondissement des mains du général Francisque, qui retourna à celui de la Grande-Anse : preuve évidente qu’il avait craint que Gérin n’exerçât quelque influence sur l’esprit de Francisque. Cette seconde mutation eut lieu à la fin de mars, et Borgella exerça l’intérim après le départ de Lys de Jérémie[1].

Au moment où Gérin terminait sa carrière si tristement, la République vit arriver dans son sein deux enfans d’Haïti, qui en avaient été expatriés : François Garbage, ancien secrétaire et aide de camp de Montbrun, et Quayer Larivière, ancien chef d’escadron au Fort-Liberté, né au Dondon. Accueillis tous deux avec un empressement bienveillant par Pétion, Garbage devint l’un de ses principaux secrétaires, et Quayer Larivière reçut le commandement d’un escadron des chasseurs de la garde du gouvernement, qui prenait alors de l’accroissement. Ces deux hommes figurèrent d’une manière remarquable par la suite, dans les affaires du pays.[2]

  1. Par sa lettre du 31 mars, le général Francisque fit savoir au président, que Borgella avait pris les mesures les plus convenables, pendant l’intérim, pour calmer l’effervescence qui s’était manifestée parmi les Éclaireurs. Il disait en outre, qu’il croyait prudent de ne pas punir ceux qui en étaient les meneurs ; que ces dispositions fâcheuses avaient empêché la soumission de Jason Domingon avec une bande de 400 insurgés.
  2. Garbage, déporté en 1803 par les Français, fut fait prisonnier par les Anglais. Il est probable qu’il revenait d’Angleterre ou des États-Unis. — Quayer Larivière était dans l’île de Corse d’où il se sauva sur un navire anglais qui allait à Constantinople ; de la il alla à Cadix