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décroissance des eaux, qui semblaient au contraire augmenter ; et durant ce temps, les forts ennemis canonnaient nos troupes.

Le général Gérin, revêtu d’un manteau rouge, se plut à s’exposer aux boulets et à y exposer aussi les troupes de sa colonne ; il s’obstina à les contraindre de passer le fleuve à la nage, sous les canons de l’ennemi ; plusieurs soldats et officiers s’y noyèrent avec leurs chevaux : des murmures se firent entendre parmi ces troupes, et dans la nuit leur désertion commença. Elle fut d’un fâcheux exemple sur les autres corps de l’armée, et alors Gérin de se récrier contre l’indiscipline, de censurer, de déclamer selon son habitude.

Pétion, voyant que le but principal de la campagne était manqué par l’impossibilité de traverser l’Artibonite, se résolut à faire une nouvelle expédition à la Sourde, plus importante que la première. Ce canton de la Grande-Rivière du Nord n’étant qu’à quelques lieues du Cap, il espérait que la présence de quelques demi-brigades contraindrait Christophe à retirer du Môle une partie de ses troupes, tandis que le reste de l’armée se porterait contre Saint-Marc, par la rive gauche de l’Artibonite. Dans ce nouveau plan, il forma une colonne dont le commandement fut donné au colonel Lys, et qui fut composée de son corps de bombardiers, des 10e, 13e, 16e, 22e, 23e et 24e, sous les ordres des colonels Masson Dias (revenu du Môle), Bourdet, J.-B. Franc, David-Troy, J.-J. Sudre et Clermont ; d’un escadron de cavalerie sous ceux de Jean Langevin, et d’un détachement de gardes nationaux du Petit-Goave, sous ceux de Tahet.

    de gués dans la rivière de l’Artibonite ; mais la raideur des écores el les contours des mornets empêchent d’en profiter. » Pages 233 et 234 du 2º volume.