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Qui fut cause de ce résultat ? Lecteur, relisez les précédens chapitres et l’acte de Remontrances ; et vous prononcerez avec équité, nous en sommes sûr.

Dans son message du 15 juillet, qui rappelait le président au Port-au-Prince, le sénat avait attiré son attention sur le manque d’officiers supérieurs, de généraux, pour commander l’armée ; il lui avait dit d’amener, de réunir les plus capables pour cet objet, et par là, il semblait lui insinuer de réactiver Gérin. Car, les trois autres généraux, dans le Sud, Wagnac, Francisque et Vaval, ne pouvaient pas être déplacés de leurs arrondissemens. Au Port-au-Prince, se trouvaient Bazelais, Bonnet, Lamothe Aigron et Nicolas Louis ; Lamarre était au Môle : c’était tout le personnel des officiers généraux, en n’y comprenant pas divers adjudans-généraux considérés comme des adjoints à ceux-là. Certes, on peut croire que le président sentait lui-même la nécessité d’en nommer d’autres ; et alors, les colonels Lys, David-Troy, etc., eussent pu le devenir. Mais la lutte ouverte par le sénat aura, sans nul doute, influé sur la résolution de Pétion.

En se bornant à la promotion de Métellus, il faisait un acte significatif pour le sénat et les colonels qui en étaient membres, en même temps qu’il récompensait les services de cet officier. Métellus ne lui était pas seulement attaché personnellement, mais il était dévoué cordialement à la République, à ce système de gouvernement, depuis ses premières armes dans l’ancien régiment de Faubert, sous Rigaud : de plus, il était l’homme le plus influent sur les populations des campagnes aux environs du Port-au-

    patriotique ; car il était le premier représentant du peuple, le chef du parti politique qui avait établi la République d’Haïti : tous les membres du sénat, sans exception, n’étaient, sous ce rapport, que ses subordonnés.