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ment au général Francisque, commandant de l’arrondissement. Par ces motifs, le président l’envoya avec son corps tenir garnison au Port-au-Prince : la 15e, la 19e, les Eclaireurs et les gardes nationaux de toutes les communes, suffisaient d’ailleurs pour contenir les insurgés.

Le commandement de Francisque s’étendant jusqu’à Tiburon, le président reconnut qu’il ne pouvait guère suffire à une telle surveillance ; et pour ne pas faire souffrir le service public, pour activer au contraire la répression de l’insurrection, il forma un nouvel arrondissement militaire dont Tiburon devint le chef-lieu ; il en ouvrit le port au commerce étranger afin d’y faciliter l’importation des objets d’échanges, et ferma celui de Dalmarie qu’il avait ouvert quelque temps auparavant, durant l’ajournement du sénat. Il fallait un chef au nouvel arrondissement ; il promut au grade de colonel, Nicolas Régnier, le plus ancien chef de bataillon de la 19e, et le lui confia. Influent dans ce quartier, cet officier démérite connaissait toutes les allures de Goman et pouvait mieux que personne garantir cet arrondissement de ses irruptions. Le colonel Gilles Bénech avait vieilli ; il fut promu adjudant-général à l’état-major général, et le chef de bataillon Bigot, commandant de place à Jérémie, devint le colonel de la 19e : c’était un officier actif et d’une résolution prononcée.

En prenant ces diverses mesures, le président se réserva d’en justifier la nécessité par-devant le sénat qui devait les sanctionner.

Pendant son séjour à Jérémie, la République perdit en Blanchet jeune, général de brigade et sénateur, l’un de ses fondateurs distingués, atteint depuis longtemps d’une maladie de langueur. Pétion lui fit rendre tous les