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lui serait fait sur l’instruction publique et sur les moyens de pourvoir chaque paroisse d’un ministre du culte catholique. Mais les circonstances firent renoncer à ces projets si utiles : les écoles existantes étaient fondées par des particuliers, l’Etat n’ayant pas assez de finances pour en établir.

Par le même message du 17, Pétion informait le sénat qu’il allait partir le lendemain, afin de faire une tournée dans le Sud ; que ce voyage serait d’environ un mois, et qu’en son absence le général Bazelais commanderait les troupes, au Port-au-Prince et dans ses environs.

Cette tournée était occasionnée par l’attitude de plus en plus dessinée du général Gérin, depuis qu’à la fin de janvier il était retourné mécontent dans ce département qu’il commandait ; il se plaignait hautement de la marche des affaires publiques, de la conduite du Président d’Haïti. Il ne fallait donc pas lui laisser le temps de rien fomenter contre le gouvernement : de plus, il était convenable que le chef de l’Etat étudiât de près les causes de l’insurrection de la Grande-Anse ; qu’il vît les hommes nouveaux, placés dans les fonctions publiques de ce département, qu’il se fît voir aux populations : elles gagnent souvent à se mettre en rapport direct avec les gouvernemens, ceux surtout qui se proposent le bonheur général.

Cette nécessité fut si bien sentie par le sénat, qu’il renonça à un nouvel ajournement qu’il voulait décréter à la fin d’avril ; le sénateur Lys avait même été chargé de rédiger un acte à cet effet : connaissant d’avance la pensée de Pétion, il resta à son poste pour veiller aux éventualités qui pourraient surgir.

Ainsi, alors que Lamarre se disposait à reprendre ré-