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ses traces ; et le général Toussaint Louverture, qui les a suivies, a obtenu le plus grand succès dans l’administration de ses finances. Sous le gouvernement du capitaine-général Leclerc, on s’en était écarté dans le principe ; mais l’expérience, bientôt après, y reconduisit les Français.

C’est donc le système d’une seule administration qui a toujours paru le plus convenable à Haïti ; c’est aussi celui que nous avons cru devoir suivre…[1] »

Selon l’esprit de ce rapport, le sénat discuta le projet et rendit une loi, le 7 mars, sur l’organisation de l’administration en général, comprenant la guerre, la marine, les finances et les domaines nationaux. Elle contenait 13 titres et 72 articles : les attributions, la comptabilité, le service, l’admission, l’avancement, les appointemens, etc., de tous les agens et employés de cette administration, furent clairement établis et définis ; un trésorier général fut institué.

Dans la discussion du projet, le général Gérin l’avait fortement combattu, parce qu’il contrariait ses vues administratives et que de fait, il abrogeait le décret impérial du 1er février 1806, qu’il avait fait rendre comme ministre de la guerre et de la marine. Afin de contrecarrer Bonnet, il proposa, dans la même séance, d’instituer pour chaque arrondissement, un censeur qui aurait des pouvoirs extraordinaires sur toutes les branches du service public, prétendant que ce serait le seul moyen de procurer des ressources financières au pays, de remédier aux abus, etc. Mais il ne visait pas, nous le croyons, à établir un système fédéral, ainsi que le dit l’Histoire d’Haïti, t. 3, p. 399 : il était trop despote pour vouloir

  1. Voyez le Recueil des actes publié par M. Linstant. t. 1er, p. 218.