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lui-même contre l’ennemi, le Sénat écrivit à ce dernier en l’invitant à faire acheter toutes les farines qui étaient dans la ville, pour servir à l’approvisionnement des troupes. Il écrivit aussi au général Yayou de se presser de venir avec les troupes de son arrondissement.[1]

L’une et l’autre autorité, politique et militaire, faisaient donc en ce moment de suprême résolution, ce que commandaient leurs devoirs envers la jeune République d’Haïti. Elles se confiaient en la Providence pour décider de son sort, et la Providence justifia leur espoir !

  1. Yayou arriva avec la 21e, la 24e et un escadron de dragons sous les ordres de Baude.

    La 21e était sous les ordres de Sanglaou, son colonel ; la 24e n’avait point de colonel depuis la condamnation de Lamarre : ce qui indique que Pétion réservait ce commandement pour ce brave, après quelques mois de punition. Lamarre était trop distingué parmi les officiers de cette époque, pour que Pétion n’eût pas cette arrière-pensée à son égard. Clermont, son frère, Démaratte et Bigot commandaient les trois bataillons de ce corps.

    Depuis la mort de Dieudonné, Lys commandait la place du Port-au-Prince et provisoirement l’arrondissement, quand Yayou était à Léogane.