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RÉSUMÉ DE LA PREMIÈRE ÉPOQUE.

Les Indigènes noirs et mulâtres de la colonie de Saint-Domingue, après leur succès contre l’armée que la France y avait envoyée, qui les rendit maîtres de l’ancienne partie française, n’avaient qu’une seule mesure à prendre pour conserver la liberté qu’on avait tenté de leur ravir : c’était de proclamer l’indépendance et la souveraineté de l’île entière, à laquelle ils restituèrent son nom primitif d’Haïti pour en former un seul État ; car, dans leur pensée, l’ancienne colonie de l’Espagne, cédée à la France, ne pouvait en être distraite. La sûreté politique leur commandait de ne reconnaître à cette dernière puissance aucun droit sur le territoire de l’île, de conquérir la partie encore occupée par ses troupes. Déjà un grand nombre de ses habitans avaient fait leur soumission au chef des indigènes ; l’origine africaine de la plupart d’entre eux ajoutait encore à la convenance du projet de conquête.

Le 1er janvier 1804, l’Indépendance d’Haïti fut proclamée à la face du monde par le général en chef de l’armée, entouré de ses généraux, au nom du peuple qui s’érigeait en puissance politique au milieu des Antilles. Ils avaient guidé les efforts de leurs concitoyens ; ils deve-