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dres financiers, tracés par le chef du gouvernement lui-même, il fut trop exalté dans son désir d’être utile à son pays ; mais lorsque l’âge et l’expérience qu’il amène ont eu modifié ses idées à cet égard, il a pu continuera le servir honorablement pendant de longues années.


Tandis que ces deux infortunés subissaient la mort au Port-au-Prince, — à Jérémie, le colonel Bazile, le chef de bataillon René et le capitaine Figaro éprouvaient le même sort.

Dès que le général Férou eut reçu la lettre de Papalier, qui lui annonçait que l’insurrection était proclamée aux Cayes, il s’était rendu en ville et avait repris son commandement, afin d’y préparer l’adhésion de son arrondissement. Mais Bazile exerçait assez d’influence sur la 18e demi-brigade pour que cette adhésion ne pût s’effectuer sans des précautions. L’arrivée de Vancol et de la 17e, partis des Cayes le 15 octobre, devait la faciliter. Fort de cet appui qui lui vint, le 22, Férou adressa une lettre au chef de bataillon Pierre Henry, de la 18e, pour qu’il prît le commandement de ce corps. « Personne mieux que vous, commandant, lui dit-il, ne peut commander la 18e, en raison des principes de son premier chef ; et n’ayant point confiance en d’autres qu’en vous, dans le moment où l’on vient de prendre les armes contre le tyran Dessalines, etc.[1] »

  1. Lettre copiée aux archives du gouvernement. M. Madiou se trompe en disant que ce fut Bergerac Trichet qui eut le commandement de la 18e ; il fut appelé par Férou, malade, pour l’aider dans celui de l’arrondissement : ce qui fit qu’il resta le chef supérieur à Jerémie après la mort de Férou. Le général Vaval y fui envoyé provisoirement ; ensuite le Sénat promut Francisque au grade de général pour commander cet arrondissement, et Bergerac Trichet à celui de colonel de la 18e.