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de l’Est jusqu’à Higuey. Dessalines, chef-lieu ou capitale de l’empire, s’y trouvait.

Le général de division Pétion fut maintenu commandant de la deuxième division de l’Ouest, à la résidence du Port-au-Prince, chef-lieu.

Le général de division Geffrard fut maintenu commandant de la première division du Sud, à la résidence des Cayes, chef-lieu.

Le général de brigade Jean-Louis François fut promu au grade de général de division, commandant la deuxième division du Sud, à la résidence de l’Anse-à-Veau, chef-lieu.

Cette distribution du territoire de la partie occidentale d’Haïtien six divisions militaires, a été considérée comme dictée par la politique, pour diminuer la haute influence des généraux qui concentraient une grande autorité auparavant. Cela est possible ; car plus tard, le territoire fut divisé seulement en arrondissemens militaires, peut-être par les mêmes motifs. Au reste, les anciennes provinces du pays étaient très-étendues, et celle de l’Ouest avait été déjà séparée en deux divisions. Il est encore probable que Dessalines voulut trouver l’occasion de récompenser les services des généraux qui furent promus au grade divisionnaire. C’était de la bonne politique que de satisfaire la juste ambition de Gérin, de Romain, de Capois, de J.-L. François, tous quatre officiels de mérite.

On a dit aussi, quant à Christophe : « Actuellement, l’autorité de Christophe, devenu généralissime des armées d’Haïti, répandue sur tous les généraux de l’empire, s’affaiblissait d’autant plus qu’elle s’étendait et agissait moins directement sur un quartier[1]. »

  1. Hist. d’Haïti, t. 3, p. 242.