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probablement par suite de l’autre article de la constitution, qui voulait que les citoyens d’Haïti fussent connus sous la dénomination générique de noirs, aûn de faire cesser toute acception de couleur parmi eux. Néanmoins, en laissant le rouge dans le drapeau haïtien, on en faisait un symbole de l’union des deux classes de la population dé l’empire, qui avaient eu un égal mérite dans la conquête de l’indépendance.

Ces vues étaient excellentes, sages, patriotiques, puisque le drapeau haïtien tendait, par ses couleurs, à entretenir l’harmonie entre les citoyens du nouvel État. Toutefois, la glorieuse couleur bleue de 1803, qui servit de ralliement comme la rouge, pouvait rester dans le drapeau national sans nul inconvénient. Depuis que Pétion l’y a rétablie, ces deux couleurs primitives ont flotté avec honneur sur toutes les parties d’Haïti ; elles ont réalisé l’unité politique par l’unité territoriale prévue, déterminée par la constition que nous analysons ; elles ont été arborées dans les hautes mers, dans bien des ports de l’Ancien et du Nouveau Monde ; elles ont été enfin saluées par tous les gouvernemens, comme l’emblème de la nationalité indépendante d’un peuple libre et souverain.

« L’agriculture, comme le premier, le plus noble et le plus utile de tous les arts, sera honorée et protégée. — Le commerce, seconde source de la prospérité des États, ne veut et ne connaît point d’entraves : il doit être favorisé et spécialement protégé. — La bonne foi, la loyauté dans les opérations commerciales, seront religieusement observées. — Le gouvernement assure sûreté et protection aux nations neutres et amies qui viendront entretenir avec cette île des rapports commerciaux, à la charge par elles de se conformer aux règlemens, us