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bre de jeunes gens de famille, même depuis la guerre civile du Sud, des hommes de couleur, enfin, qui lui étaient aussi dévoués que les autres, pour avoir été ainsi préservés des fureurs de cette époque désastreuse. La 4e était réellement un régiment fameux ; elle l’avait prouvé en maintes occasions ; et l’empereur souffrait bien des prétentions et des écarts des officiers et des soldats qui la composaient. Elle était donc un corps privilégié, une sorte de garde d’honneur : les autres corps de l’armée en étaient jaloux.[1]

Ensuite, on verra si l’empereur respecta lui-même les principes qu’il fit consacrer dans la constitution, devenue son œuvre personnelle, puisque les généraux conseillers d’Etat n’y avaient contribué qu’en la faisant publier avec pompe, avec cet enthousiasme factice qui trompe si souvent les chefs d’Etat.

Lisons maintenant l’article 30.

« L’empereur fait, scelle et promulgue les lois, nomme et révoque, à sa volonté, les ministres, le général en chef de l’armée, les conseillers d’Etat, les généraux et autres agents de l’empire, les officiers de l’armée de terre et de mer, les membres des administrations locales, les commissaires du gouvernement près les tribunaux, les juges et autres fonctionnaires publics. »

Et d’un autre côté, l’article 38 portait : « Les géné-

  1. « Beaucoup de simples soldats de ce corps portaient des passans d’or. Hist. d’Haïti, t. 3, p. 222.

    Les enfans reconnus par l’empereur, étaient tenus de passer successivement de grade en grade, comme tous autres citoyens ; mais il y avait cette différence entre eux et les citoyens, que leur entrée au service daterait dans la 4e demi-brigade, de l’époque de leur naissance (article 25). Donc, ce privilège qui leur compétait, faisait de la 4e un corps privilégie.