Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/472

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en considération de sa belle défense, qu’il lui accorda d’être conduit jusqu’aux lignes françaises, et que nul article de la capitulation ne lui faisait un devoir de renvoyer la garnison de Breda. »

La suspension d’hostilités accordée par sa lettre, de même que la convention signée par lui, concernait toute l’armée française qui défendait le Cap et ses environs ; il était, donc obligé de la renvoyer, à moins que cette garnison n’eût continué à combattre : ce qui n’eut pas lieu.


L’adjudant-général Bazelais avait été chargé de demander verbalement, si les troupes françaises ne seraient pas tenues d’évacuer également l’ancienne partie espagnole. J. Boyé, à qui cette demande fut faite, écrivit d’abord à Dessalines, le 20, qu’il allait en référer à Rochambeau. Le même jour, il lui adressa une nouvelle lettre où il lui dit :

« Ce territoire ne peut plus être considéré comme espagnol, puisqu’il a été cédé à la France par le traité de Bàle, et qu’aucun autre traité postérieur n’a abrogé cette cession faite par le roi d’Espagne. D’après ce principe, qui ne saurait être contesté, les Français qui occupent cette partie ne peuvent être considérés, ni comme troupes espagnoles, ni comme auxiliaires d’une puissance étrangère, puisque là tout est français, territoire, troupes et habitans.

« Les troupes tenant directement à l’armée française et qui se trouvent dans la partie ci-devant espagnole, ne peuvent pas être comprises dans la capitulation signée hier, puisqu’elle n’a absolument rapport qu’à l’évacuation du Cap. Le général en chef n’a donné aucun ordre pour l’évacuation de cette partie. »