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en plus gros caractères, comme pour faire penser à Gérin ce qu’il se propose.

Si nous avons blâmé les actes par lesquels l’expédition française s’est inaugurée à Saint-Domingue ; si nous les avons qualifiés de perfidie, — nous ne saurions nous servir d’autre terme en jugeant, et des dispositions des articles 5 et 6 de la capitulation, et de l’adresse envoyée aux habitans du Cap ; car la lettre à Gérin nous y autorise, en expliquant la pensée intime de Dessalines. Nous croyons l’avoir assez prouvé : nous ne jugeons pas des actions des hommes à cause de leur couleur, ni par rapport aux sympathies ou antipathies qu’ils nous inspirent ; mais en passant ces actions au creuset des principes de la morale.

Quelle a été la cause principale de l’insuccès de l’expédition française, si ce n’est la mauvaise foi qui la dirigeait ? Quand on est animé d’un tel esprit dans sa conduite politique, on ne fonde rien de stable, ni surtout d’honorable. Nous avons cité les déplorables paroles de Dessalines à Bonnet ; nous venons de transcrire sa lettre à Gérin : dans un autre livre qui suivra celui-ci, on verra quel fruit amer ont produit pour lui, les mauvais principes qu’il avait trop malheureusement adoptés.


Poursuivons notre récit.

Après la signature de la capitulation et l’envoi respectif des otages, Rochambeau fit envoyer l’ordre à la garnison de Champain de rentrer au Cap, en évacuant cette position. Quant à celle de Breda, enveloppée par l’armée indigène, il ne pouvait lui envoyer directement un semblable ordre ; ce fut à Dessalines même qu’il l’adressa pour la lui faire parvenir. Cela résulte d’un post-scriptum