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que les hostilités ne cesseraient pas de son côté, s’il n’y avait des arrangemens pris entre lui et Rochambeau pour la remise du Cap. »

Le 19 novembre, au point du jour, le même officier revint porteur d’une lettre du général J. Boyé, chef de l’état major général, datée du 18 (26 brumaire), par laquelle il informait Dessalines, que Rochambeau avait entamé des négociations avec le commodore Loring, pour l’évacuation du Cap ; qu’étant convaincu qu’il y aurait à ce sujet un arrangement définitif, il l’invitait à cesser toute hostilité.

Dessalines répondit à Boyé, qu’il ne voyait pas la nécessité de l’intervention des Anglais dans ses arrangemens avec Rochambeau ; mais qu’il consentait néanmoins à suspendre les hostilités durant la journée seulement ; et que si elle s’écoulait sans convention arrêtée avec lui, le combat recommencerait. Au fait, il donnait à l’ennemi le temps de s’accommoder avec les Anglais.

Mais, ces derniers posèrent de telles conditions à Rochambeau, qu’il aima mieux traiter avec Dessalines. J. Boyé et le capitaine Barré étaient allés à bord du Bellérophon, [1] porter au commandant une lettre de Rochambeau. L’Anglais posa ses conditions en ces termes :

1o Le général Rochambeau et sa garde d’honneur de 4 à 500 hommes, évacueront le Cap et seront conduits en France sans être considérés comme prisonniers de guerre ; 2o la Surveillante et le Cerf pourront transporter en France le général Rochambeau avec son état-major et les gens de sa maison.

Boyé et Barré n’ayant pas voulu accepter ces condi-

  1. Il paraît que c’est le même vaisseau qui eut l’honneur de recevoir l’Empereur Napoléon à son bord, en 1815.