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battans à cesser leur feu. Rochambeau rentra au Cap avec sa garde d’honneur. Dans la soirée, les garnisons de Vertières et de Pierre-Michel évacuèrent ces positions et s’y rendirent aussi. Il ne restait plus que celles de Champain et de Breda occupées par l’ennemi.

Dans la nuit, un officier vint annoncer à Dessalines, qui s’était retiré sur l’habitation Vaudreuil, que le général Christophe occupait la position avantageuse de d’Estaing, après avoir harcelé l’ennemi durant toute la journée.


Rapportons ici quelques passages du journal de cette campagne, où Dessalines a apprécié la valeur de ses généraux et de ses troupes.

« L’avant-garde et la colonne qui la suivait défilèrent dans le plus grand ordre, au milieu d’une grêle de balles et de mitrailles, et ne commencèrent le feu qu’arrivés à Vertières…

Le général Capois, bien digne du poste qu’il commandait, combattait toujours à la tête des grenadiers de la 9e et soutenait l’intrépidité des soldats sous ses ordres. Les généraux Vernet et Clervaux combattaient dans les rangs et donnaient l’exemple aux leurs…

Je dois le dire, le succès de cette affaire est dû à la constance des généraux à faire assaut d’intrépidité avec leurs soldats ; chaque demi-brigade y soutint sa réputation.

Le général Capois, après avoir eu son cheval tué sous lui (par un boulet), conserva, tant que dura l’action, son sang-froid et une tête si saine, qu’il a fait l’admiration de l’armée, et arraché des éloges à ses ennemis, qui, spectateurs de l’attaque de Vertières, ne