Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/341

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’avait déporté comme brigand ; il avait pour compagnon d’infortune, le chef d’escadron Desruisseaux, ancien commandant de place à la Croix-des-Bouquets. Briot les recommanda au ministre, et il ajouta « que tous les noirs détenus à Porto-Ferrajo faisaient preuve d’une patience, d’une douceur dignes d’intérêt.  »

L’historien éprouve une grande satisfaction, son cœur est soulagé, en relatant de tels faits : ils honorent leurs auteurs !

Mais retournons auprès de Rochambeau. Voyons ce qu’il faisait au Cap.

Un arrêté consulaire lui parvint à cette époque : il le fit publier avec pompe. Cet acte portait la date du 30 vendémiaire, an XI (22 octobre) ; en voici le dispositif :

Art. 1er. Tout grade, titre, appointement, qui n’a pas été donné ou reconnu par le gouvernement, est nul et ne peut motiver aucun règlement de compte.

2. La colonie de Saint-Domingue s’étant mise en rébellion contre la métropole, depuis le 30 vendémiaire an VII (21 octobre 1798), lors de la retraite forcée du général Hédouville de cette colonie[1], aucun individu qui a été employé ne peut, depuis cette époque jusqu’au jour où il a été rétabli dans ses fonctions par le général Leclerc, compter ses grades, emplois ou services dans la colonie, soit pour traitement d’activité, soit pour retraite ou pension de retraite.

3. (Cet article concernait la Guadeloupe : cette île fut aussi considérée comme s’étant mise en rébellion contre la métropole, le 29 vendémiaire an X (21 octobre 1801), par le renvoi du capitaine-général Lacrosse).

  1. On se rappelle que le rapport du général Cafarelli, sur ses entretiens avec T. Louverture, est du 24 septembre, et qu’il a dit avoir lu l’original de la convention prise entre ce dernier et Maitland, à la Pointe-Bourgeoise, peu avant l’expulsion d’Hédouville. C’est donc à raison de ces toits qu’il était en rébellion.