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repousses et battus, et abandonnèrent les forts Pierre-Michel et Jeantot, en brûlant le bourg du Haut-du-Cap dans leur retraite.

Le 5 novembre, Daure avait pris un arrêté qui créa des compagnies franches, composées de noirs et de mulâtres du Cap, pour aidera la défense de cette ville. À cette occasion, il fit mettre en liberté Carbonne, homme de couleur, qui devint plus tard secrétaire ou aide de camp de Dessalines : il avait été arrêté et mis en prison. Daure en fit autant à l’égard de René Vincent, et ils furent tous deux placés dans les compagnies franches, comme sous-officiers, parce que l’arrêté du préfet s’opposait à ce que ces hommes fussent officiers.

Au moment où le Swiftshure partait pour la France, Daure écrivit au ministre de la marine : il était disposé à y envoyer Maurepas, et fut retenu par un scrupule regrettable ; if différa pour attendre la décision de Rochambeau.

Ce que nous venons de dire à l’égard de la droiture des sentimens du préfet Daure, repose sur des pièces officielles que nous avons lues. Mais citons ici un auteur qui appuie nos assertions, et qui, certes, n’est pas suspect de trop de modération à l’égard des Français : c’est de Boisrond Tonnerre qu’il s’agit.

« Daure, dit-il, était plus fait pour ramener les esprits  ; il avait des talens et plus de mœurs que Rochambeau ; il n aimait pas le sang, et en épargnant celui des noirs, il eût rendu ceux-ci plus avares de celui de ses compatriotes. »

    vendémiaire (21 octobre), avec 522 hommes de la 83e de ligne. Ce serait donc 2,200 hommes de renfort qui seraient arrivés au Cap, car le général Watrin y vint avec 100. Un état porte à 614 hommes seulement la force de la 10e et de la 13e demi-brigades au moment où Petion et Clervaux se prononcèrent au Haut-du-Cap.