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n’y avait pas 300 mille francs dans toutes les caisses publiques. De là, la nécessité de se créer des ressources, en frappant à toutes les portes dans les îles, notamment à la Jamaïque, pour avoir de l’argent en donnant des traites sur la France. Ce fut le nouveau capitaine-général qui eut à remplir cette tâche ; le précédent en avait déjà tiré pour 16 millions, son successeur en tira pour 44 millions successivement.

Ce ne fut que le 4 novembre qu’on apprit au Cap, que Dessalines avait levé l’étendard de l’insurrection.

Le 4 aussi, Clervaux, Christophe, Pétion, et Paul Louverture qui avait réussi à se joindre à eux en abandonnant les Français au Port-Margot, attaquèrent les avant postes du Cap et y refoulèrent le général Clauzel. « Malgré le feu soutenu de notre artillerie, les révoltés s’établirent et se maintinrent en position… Le général D’Henin fut blessé, et l’on fut réduit à une défensive resserrée qui n’embrassait entièrement que l’enceinte de la ville [1]. »

Mais le 2, le général Brunet y était arrivé avec 1,600 hommes des garnisons du Port-de-Paix et du Borgne. Il repartit de suite pour le Môle, d’où le général Thouvenot vint diriger l’artillerie du Cap. Le général Watrin en partit le 5 pour le Port-au-Prince.

Dans la nuit du 7 au 8, les indigènes voulurent tenter d’enlever le Cap : ils n’avaient pas beaucoup de munitions, et la place avait alors 4,200 hommes ; force considérable dans une telle circonstance[2]. Ils furent complètement

  1. P. de Lacroix, t. 2, p. 250. Cet auteur s’est trompé en fixant cette a flaire au 28 octobre : nous avons lu des pièces officielles qui la portent au 4 novembre. Il y eut des escarmouches le 26 octobre, le 1er et le 2 novembre.
  2. Nous avons également lu des pièces officielles à ce sujet. P. de Lacroix dit même que les transports, le Jeune-Edouard et l’Aristide, arrivèrent le 29