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moire, oublions tous les torts de celui qui brilla d’un vif éclat dans notre pays, qui y jeta des semences de bien à côté du mal, et qui contribua puissamment, par ses talens et son génie, à relever la race noire de la condamnation injuste portée contre elle, par la race blanche intéressée à la mésestimer.


Après la mort de Toussaint Louverture, sa famille fut transférée de Bayonne à Agen, au mois d’août 1803. Elle continua de recevoir une pension du gouvernement français. Le 8 janvier 1804, le jeune Saint-Jean mourut à Agen : cet enfant de 13 ans avait conçu un vif chagrin de la fin déplorable de son père. Dans la même année, Madame Louverture obtint du gouvernement que Placide vînt résider auprès d’elle. Cette dame mourut en 1816, à l’âge de 67 ans. Ses vertus la rendirent toujours respectable, en France comme à Saint-Domingue.

C’est à Agen que vinrent aussi résider André Rigaud et sa famille, après qu’il eut été retiré du fort de Joux, par la protection de Louis Bonaparte. Il se fît un devoir de témoigner toujours la plus vive sympathie à la famille de son ancien rival.

Cette famille, qui était jusque-là dans le département du ministère de la marine et des colonies, passa, le 1er janvier 1807, dans celui de la police générale et fut soumise à sa surveillance.

Chancy avait eu le bonheur de s’évader d’Ajaccio, et retourna dans son pays après son indépendance.


Pendant que Toussaint Louverture approchait dans son cachot du terme de son existence, le malheureux Pinchi-