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putation, il ordonna un appel général de tous les hommes qui composaient cette garde, afin de prouver le contraire. Il nia également qu’il eût des fonds soit aux États-Unis, soit en Angleterre, en ajoutant que lui et sa femme possédaient, pour toute fortune, 250 mille francs dont une partie fut prise par Rochambeau avec les fonds publics qu’il avait fait porter aux Cahos, et l’autre livrée à Leclerc, au Bayonnet, par un homme de couleur qui gardait là les fonds de la caisse du Cap, s’élevant à 900 mille francs ; mais que Christophe eut le temps d’en prendre la majeure partie pour lui-même[1].

Continuant sur cet article des investigations du général Cafarelli, il déclara que depuis quatre ans, il n’avait jamais louché ses appointemens ; qu’il ne prenait point les fonds du trésor pour donner à ses proches ; qu’il était riche en terres et en bestiaux ; qu’il était honnête homme, et qu’il défiait qui que ce soit de lui prouver qu’il se fut écarté en rien de la plus stricte probité : enfin, il cita les noms des diverses propriétés que lui et sa femme possédaient, pour appuyer ses assertions.

En parlant de son administration, il fut naturellement amené à citer les hommes qui le secondaient ; et le jugement qu’il porta sur eux est fort intéressant à savoir. Selon ce qu’il a dit au général Cafarelli :

Voilée était un administrateur actif, éclairé et probe.

Bunel, trésorier général, était probe, mais peu éclairé.

Dessalines, — un général propre à l’administration, à la direction de la culture, comme à la conduite de la guerre.

  1. Tout en combattant contre les Français, H. Christophe ne s’oubliait donc. pas ! Ceci est très-curieux à savoir.