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Cents, et le même citoyen Rallier pour l’autre conseil. — Votre aide de camp Bonnet (qui venait d’arriver de France), dont tout le monde s’accorde à faire le plus grand éloge, vous aura instruit de la sagesse avec laquelle le Directoire exécutif à jugé les derniers événemens de Saint-Domingue. Loin donc que cette crise, qui semblait si effrayante, puisse occasionner le moindre malheur à la colonie, il en résultera le plus grand bien, puisque le gouvernement national, maintenant convaincu de la loyauté du général en chef, malgré de spécieuses apparences même assez fortes pour avoir persuadé l’agent Hédouville, n’en sera que plus facile à rendre justice aux autres généraux qui ont rendu tant de services éclatans à Saint-Domingue. Vous reprendrez donc enfin, mon cher Rigaud, le degré de confiance qui vous est si justement acquis, en dépit de vos calomniateurs ; et soyez bien certain que depuis mon entrée aux fonctions de l’agence, je n’ai laissé passer aucune occasion de rendre au Directoire le témoignage que je dois à tous les sauveurs et les conservateurs de Saint-Domingue, parmi lesquels vous occupez toujours, dans ma correspondance, la place qui vous appartient.

« Maintenant il faut, mon cher général, que nous oublions sincèrement tout ce qui s’est passé de désagréable jusqu’à ce jour ; il faut, comme je ne cesserai de le répéter, que tous les républicains de l’île se rendent réciproquement la justice qu’ils se doivent et renoncent sincèrement aux anciennes idées de divisions que les ennemis du bien public ont si machiavéliquement répandues entre les trois couleurs. Il est vraisemblable que de nouveaux agens ne tarderont pas à venir prendre les rênes du gouvernement. »

Le dernier paragraphe de cette lettre était relatif à beaucoup de militaires déserteurs de Saint-Marc et autres en-